La Bourrée de Paris a, depuis sa fondation, attaché une importance capitale à ses costumes. La période de 1800 à 1914 est très probablement celle qui nous aura révélé le plus sûr, la manière dont étaient habillés les gens du Massif Central, grâce à des tableaux, des dessins, et le collectage entrepris pour la sauvegarde de la tenue vestimentaire de l’époque citée précédemment. Il est important que les costumes que portent les folkloristes reflètent une image la plus exacte possible. Nos détracteurs traitent le folklore de musée ! Eh bien ! Oui c’est un musée, mais vivant.
Notre groupe est constitué de jeunes filles et de jeunes gens originaires d’un  des sept départements qui forment le Massif Central. C’est ce qui explique la diversité des costumes multicolores et multiformes qu’ils portent.

C’est ainsi qu’un Corrézien n’est pas du tout habillé comme un Auvergnat de la Basse Auvergne, donc du Puy de Dôme.
Dans tous les départements que nous représentons : Aveyron, Cantal, Corrèze, Haute Loire, Lot, Lozère et Puy de Dôme, la vie avec ses différents progrès aura apporté sa touche, modifiant petit à petit, la confection de l’habillement. Cette modification sera plus sensible sur les costumes de fêtes, ou sur les costumes bourgeois par rapport aux costumes paysans.
Pour ne citer que ceux-là, ils ne progresseront que très peu, en tant que tel. L’habillement, pour les travaux des champs est loin de correspondre à celui les ouvriers, eh bien sûr à celui des citadins des jours de fêtes.
Les jeunes filles et jeunes gens qui forment notre groupe folklorique sont les héritiers des différentes modes datant des 17ème, 18ème et première partie du 19ème siècles, tant pour les coiffes que pour les robes et les caracos, de même  pour les costumes masculins.
Le caraco est une petite veste à basque ajustée, que l’on retrouve partout dans les costumes deux pièces (Aveyron, Corrèze et Lozère). La robe, elle, est portée dans les trois départements précités, plus  la Haute Loire, le Lot,  le Puy de Dôme et le Cantal, et pour ces deux derniers avec des particularités importantes. La robe dite « à babarel », serait  issue d’une légende, mais provenant de  la région du Carladez ou Carladès. (Nord Aveyron et Cantal) et pour le Puy de Dôme la non moins étonnante robe de « la Tour d’Auvergne » avec parfois une couleur chatoyante (rouge) et dont la coiffe noire est ajustée avec un serre-malice, qui aurait été portée aussi dans la région de l’Artense (Cantal).
On peut noter que les coiffes et les chapeaux de ces dames peuvent varier à l’infini tout en respectant la particularité de chaque département, voire parfois de village en village, mais aussi en fonction des conditions climatiques.
La Corrèze qui fait partie du bas Limousin, se sera approprié le célèbre et seyant « barbichet », qui à l’origine n’a pas été porté partout en Corrèze.
La Haute Loire porte les costumes les plus riches,  les plus seyants et les plus recherchés par l’originalité de  leurs coiffes et du  «  tibet ».  Les chapeaux dont « lou capelou de Goudet » seront les plus portés,  avec plusieurs parures et décorations. Remarquable aussi le « chapeau à l’ombrage ou à l’ombrette  »Le costume masculin se fait remarquer part le port du costume de muletier et son chapeau relevé sur l’un des côtés, avec le pantalon à pont que l’on retrouve dans tous les départements.
Entre les départements il n’y a guère de différence fondamentale. Généralement, le costume bourgeois est composé de trois pièces : pantalon, petit gilet, parfois brodé, et la veste. En Aveyron, on y retrouve la veste dite « a carmagnole ». La blouse, particulièrement répandue, est quelques fois agrémentée d’un point de fantaisie au poignet et au col, est toujours en usage pour les foires et les marchés. Elle est en principe de couleur bleue ou noire.
La coiffure masculine est généralement  le chapeau à large bord exception faite pour les environs de Riom. Dans la région de Langeac est porté le chapeau « tricorne » bien souvent posé sur un bonnet de laine.
Le département du Lot, qui fait partie de l’ancienne province du Quercy est divisée en deux parties. Le Nord proche du Cantal est plus austère et plus pauvre que le Bas-Quercy. Le costume s’en ressent, celui-ci est plus léger. On porte la coiffe ou la « paillole » car le taux d’ensoleillement est important.
Si l’auvergne au sens large de son appellation produit des ministres, des Présidents, des fromages et des volcans, elle produit aussi des folkloristes qui ont le respect des traditions du temps passé tout en s’appuyant sur le contemporain. Puisque aujourd’hui, le temps des groupes folkloriques et de la scène sont de mise.
Pour conclure, il nous est facile de faire remarquer que pour les sept départements formant le Massif Central, la variété de nos costumes vient surtout de la parure du dimanche, plus riche et plus soignée. Il y a également des influences réciproques, entre les villes et les campagnes, selon les facilités de communications, lors de foires et des tournées des colporteurs, avec leurs assortiments de petits bijoux, de châles, de rubans et de dentelles. Les migrations saisonnières, des ouvriers agricoles, des ouvriers du bâtiment, eurent également leur rôle à jouer.
Nous nous méfierons des « trouvailles ». Avec le développement de moyens des communications, il peut y avoir des mélanges de costumes  dans leurs compositions, ils peuvent très bien être issus de régions étrangères au Massif Central. Les peintures, cartes postales sont à prendre avec précaution, car l’artiste peintre peut très bien avoir choisi lui-même les couleurs des costumes, pour par exemple, améliorer une composition de personnages. Pour les cartes postales, ce sont les attitudes des danseurs qui peuvent provoquer des questions.